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Au village du silence

Festival des cabanes 2021 (projet non lauréat)

Mandataire : Mélaine DE BACKER,

Equipe : Anne LE TERRIER,

Evènement : Festival des Cabanes 2021

plan de situation et plan de masse + texte d'intention : Depuis l’église, nous empruntons un sentier qui nous mène au site n°13, un champ avec une vue dégagée sur les montagnes. Nous décidons de nous implanter dans la continuité de la lisière qui borde le chemin pour s’insérer convenablement dans le contexte et ne pas déranger le travail de l’agriculteur. Nous avons comme but d’inviter le passant au voyage car il est important de savoir comment voyager sur place, en cette période particulière où le rêve est devenu essentiel. Nous avons comme idée d’utiliser des petites sections afin de travailler une structure fine en moisant-moisé, qui peut rappeler l’architecture japonaise. Nous pouvons donc ressentir le dynamisme de la structure qui monte tout en tournant dans le volume, ce qui procure une envie de monter et d’expérimenter différentes positions dans la cabane, que l’on soit petit ou grand. Cette structure nous laisse profiter d’un espace central qui prend toute la hauteur de notre microarchitecture. Ainsi, nous obtenons des surfaces à des niveaux différents qui nous permettent de nous assoir, de nous allonger pour faire une sieste, de s’en servir comme mange-debout, de monter et descendre sur les diverses plateformes afin d’admirer les vues qui nous sont offertes. Nos amis les animaux peuvent également se reposer sous les assises. Notre cabane vise donc plusieurs publics avec des usages spécifiques à chacun. Nous souhaitons jouer avec le bardage qui nous permet d’alterner entre « le caché » et « le vu ». Nous nous cachons du vis-à-vis des voisins et nous nous ouvrons sur les vues, tout en jouant à expérimenter notre structure. Ceci s’accompagne d’un jeu avec la lumière naturelle afin de provoquer différentes ambiances à l’intérieur. Nous provoquons des lumières rasantes rectilignes qui suivent la course du soleil et se confondent avec la structure intérieure. Nous vous invitons au voyage avec les éléments de la nature qui entourent notre site, qui inspirent le calme afin de laisser place à la méditation pour ceux qui en auraient besoin. Nous pouvons nous asseoir, à l’abris de toutes perturbations, fermer les yeux et écouter les sons qui nous entourent, l’eau, les cloches mais aussi le vent qui siffle à travers le bardage. La différence de revêtement extérieur nous permet d’accentuer, de filtrer et de tamiser les bruits environnants. Il s’agit, ici, d’éveiller les sens au village du silence.

façades est et sud cabane

façade ouest et nord cabane

Poème de Maëlle Ranoux - Au village du silence : Au village du silence, Règne le temps passé. Par la pierre sculptée, siècles figés, la mémoire diffuse ce que les hommes ont oublié. Au village du silence, Que la vigne encercle Et le chemin pierreux épouse, L’existence n’a qu’un son, Celui de la rivière, Celui de la fontaine, Celui de cette eau claire qui vient de la montagne. Au village du silence, Les maisons s’entrecroisent Labyrinthe de vies imbriquées Murs qui se frôlent, Fenêtres étroites qui auscultent Les passagers de ces vaisseaux occultes, réfugiés derrière leurs larges murs. Pas un mot pas un bruit, C’est dans le murmure que l’on se dit. Les maisons séculaires accueillent sous leurs massives charpentes une forêt de colombages et montants Les paroles s’y cachent, les caprices, les petitesses, les racontars, les simples humains et leurs drôles d’écueils s’y étouffent. Et dans la rue pavée, pas un pas. Quelle est l’épaisseur du trait de vie, ici ? Quel autre volume que celui des montagnes ? Quel espace reste-il si la vallée s’ouvre comme une reine et avale toutes les vies qui s’avancent à elle ? Au village du silence, Je ne dors plus, J’écoute, L’épaisseur de l’interdit qui pèse sur chacun pour que tous puissent être là. La lumière joue à s’éteindre Les légendes s’approchent pour m’étreindre A l’entrée du village, l‘eau charrie une histoire de coquillages, L’air frais diffuse, Légendes des tourbières secrètes, contes miraculeux dans une langue d’un autre âge.

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